top of page
Photo du rédacteurMérédith Noel

Faire face au trauma suite à un accident de la route

C’était une belle journée de juillet. Le soleil brillait, un petit vent caressait nos visages. À cette époque, nous étions deux amoureux qui voulaient profiter des vacances en allant dans la nature. On avait décidé d’aller faire une randonnée dans un endroit magnifique où nous pouvions nous baigner en bas d’une chute. La journée a passé si vite. Quand on passe des journées à se ressourcer dans la nature, on perd la notion du temps.



Nous étions sur le chemin du retour. Le soleil était toujours aussi puissant dans tous ses rayons. Je regardais le paysage, les cheveux dans le vent et le sourire aux lèvres. En une fraction de seconde, tout a basculé. Il a essayé d’éviter un camion qui a traversé la route. Il a été aveuglé par le soleil et ne nous avais pas vus. Malheureusement, je n'ai pas tourné la page aussi facilement après l'impact.


Ma respiration était saccadée, je me retenais de ne pas faire une crise de panique devant toi et les autres personnes venues vérifier notre état. Inspire, expire, ça va passer. La ceinture de sécurité m’avait un peu blessée à la poitrine et au cou. J’avais une raideur un peu partout dans le corps. Le policier sur place banalise l’accident et mes douleurs. Quelques heures après, un médecin de

l’hôpital qui ne m’examine pas trop me dit que la douleur passera et me confirme que je peux retourner à mes occupations normales. Reprendre la route a été assez pénible. À chaque fois qu’une voiture me suivait de trop près ou effectuait un freinage brusque, la panique montait instantanément. Quand un camion restait à la même distance que moi sur l’autoroute, la peur envahissait tout mon corps. Moi qui aimais faire de la route, ce sentiment de liberté et d’évasion était devenu une source de stress, de panique et d’insécurité.


Un mois plus tard, la douleur ne passait pas malgré la prise de divers médicaments en vente libre. J’ai dû piler sur mon orgueil pour retourner consulter. Le médecin rencontré a bien pris le temps de m’examiner et j’ai pu mettre des mots sur mes douleurs et mon impatience… avec 6 mois de physiothérapie et ergothérapie. Mes heures au travail ont été diminuées pour que je puisse remonter la pente. Je me souviens avoir passé par un tourbillon d’émotions les jours qui ont suivi. J’en voulais à la terre entière de stresser pour conduire et d’être en hypervigilance constamment et de ne pas pouvoir offrir ma prestation de travail normale alors que j’étais un peu workaholique, mais passionnée. J’en voulais à tous ceux qui me disaient «d’en revenir», que j’exagérais mes douleurs, que je «beurrais épais» d’avoir peur de retourner dans cet endroit que j'adorais. Je me suis refermée comme une huitre, en faisant mon deuil de ne plus y retourner.


Les années ont passées, mais j’ai toujours voulu retourner marcher dans la nature et me baigner en regardant au loin les chutes. J’ai découvert que l’eau était un repère, une façon de m’apaiser du stress quotidien. Je crois qu’il est important de se rapprocher de ce qui nous fait du bien. Dernièrement, une petite voix en dedans me disait qu’il était temps de me permettre de revivre une aussi belle journée… là-bas, au même endroit. Je me suis fait une «playlist» de musique qui me met d’humeur joyeuse, parfait pour une journée escapade. J’ai revu le lieu de l’accident. Tout s’est bien déroulé. J’ai eu un grand soupir de soulagement, et une petite fierté de constater que mon cheminement me permet de vivre les moments qui font du bien malgré le passé. J’ai continué ma route le sourire aux lèvres et la tête pleine de souvenirs que je venais de créer avec cette magnifique journée.



Mérédith

Comments


bottom of page