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Lutter contre ma santé mentale

Je vous partage ici une réflexion qui m'est venue après une discussion sur la santé mentale avec une connaissance. Elle me nommait à quel point elle se considérait comme une battante et qu'elle me voyait de la même manière.


Cette personne m'a fait prendre conscience, sans même s'en rendre compte, que pendant longtemps, je disais lutter contre ma santé mentale. À une époque, j'avais l'impression de devoir mettre K.O. chaque aspect de ma personnalité qui ne correspondait pas au moule neurotypique. Je ressentais le besoin de me battre contre mes propres neurotransmetteurs et neurorécepteurs. J’avais l’impression de devoir trier chaque partie de moi, comme on range des aliments dans des contenants individuels. Compartimenter mon identité dans des petits plats Tupperware, soigneusement étiquetés et placés au congélateur : un pour le TPL, un autre pour le TDAH, et surtout, ne pas oublier le plus gros, celui des dépressions multiples. Comme si tout cela devait rester bien séparé les uns des autres.


C'était toute une corvée que je m'imposais là : dissocier chacun de mes diagnostics. Vivre ma différence ? Ce n'était même pas envisageable ! Il fallait que je rentre absolument dans un moule, même si celui de «neurotypique» n'était pas fait pour moi. J'éprouvais ce besoin de tout séparer pour mieux tenir dans mes mains ce diplôme de « folle » que je m’octroyais. Je m'imaginais le coucher au tapis avec mes gants de boxes enfilés.


Je ne savais pas comment l'affronter et reprendre le dessus plutôt que d'être vaincue. Chose certaine, j'en avais marre d'être émotive, marre de ce sentiment de vide intérieur, marre de ne pas être assez structurée et organisée pour étudier. J'étais écœurée de porter ce mal de vivre qui me happait dès l'automne, pour ne s'estomper qu'à la fonte des neiges. Marre, marre, et plus que marre de ne pas être capable d'entretenir mes relations interpersonnelles de façon saine.


L'image que j'avais de ma santé mentale était digne d'une map sans indication claire.


Un jour, j’ai entamé ma première thérapie cognitivo-comportementale. Je ne savais pas du tout dans quoi je m’embarquais, mais je souffrais tellement que tout ce que je souhaitais, c’était aller mieux. J’étais prête à essayer ben des choses…


Lors de cette thérapie, mon plus grand apprentissage a été d’accepter d’arrêter de combattre. J’ai fini par comprendre que m’offrir de la bienveillance et de la compréhension était la meilleure arme dont je disposais pour ne plus lutter, ni contre, ni avec. J’ai également trouvé des façons de faire sans médication.


Ça a été un long cheminement, mais aujourd’hui, je suis fière de dire que ma santé mentale et moi sommes devenues amies. Elle est maintenant une alliée précieuse dans ma quête de bien-être. Je ne la vois plus comme étant quelque chose à l'extérieur de moi et contre laquelle je dois me battre.


Et je vous le souhaite tout autant.



Mélanie






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