Quand la vie influence nos émotions
Je sais ce que tu te dis : évidemment que le quotidien influence nos émotions. Là-dessus, je vais te dire que tu as raison… mais que tu as tort également. Un événement tragique va te rendre triste, une surprise va te rendre joyeux, ce sont des réactions normales à ce qui est vécu. Néanmoins, il arrive que les émotions vécues ne soient pas toujours reliées à un fait marquant de la journée.
J’ai voulu faire le test en remplissant un journal d’émotions et le résultat m’a quand même choqué. J’ai réalisé qu’une simple petite chose pouvait bousiller mon ressenti pour la journée entière. Par exemple, je me suis réveillée et j’ai lu un message sur Messenger qui m’a dérangée. J’ai passé toute ma journée à être en colère et anxieuse, triste aussi. Pourtant, j’aurais facilement pu passer à autre chose, mais en remplissant mon journal d’émotions avant de me coucher, la seule chose qui me revenait en tête, c’était ça.
Pareillement avec les émotions positives. Une amie est venue me rendre visite et même si j’étais anxieuse au début de la journée, le fait de jouer à des jeux de société avec elle m’a détendue au point où en soirée, je ne pensais plus du tout à mon anxiété de la matinée.
Puis, il y a d’autres impacts que j’ai pu remarquer au fil du remplissage de mon journal. Il y a des matins où, même sans que rien ne soit arrivé, je me réveillais avec une émotion particulière qui me suivait tout le long de ma journée sans que j’arrive à la changer. Majoritairement de l’anxiété, mais aussi de la peine, puisque dans mon quotidien ces temps-ci, je vis beaucoup de tristesse. Ce réveil banal où je n’ai qu’ouvert les yeux, a influencé tout le processus prévu de ma journée. Si je voulais écrire ou lire, ma concentration n’y était pas. Faire du ménage ? Pas la motivation. Je passais donc des heures à écouter des Let’s Play sur Youtube et sur Twitch ou jouer à des jeux vidéos pour passer le temps.
C’est à ce moment que j’ai réalisé que ce ne sont pas que les petits événements de la vie qui influencent nos émotions, mais le corps aussi, la tête. Car, on s’entend, se réveiller simplement ne devrait pas être un déclencheur d’une mauvaise ou d’une bonne journée… mais c’est le cas. On parle souvent du fait de se réveiller du mauvais pied, mais pourquoi ? Est-ce nos rêves dont on ne se souvient pas qui sont venus influencer le ressenti au matin ? Probablement. Cela n’en reste pas moins qu’avec mon test du journal d’émotions, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas toujours un déclencheur pour influencer mes sentiments de la journée. Ça m’a fait peur, je l’avoue. Comment contrôler comment on se sent si on ne sait pas d’où ça vient ?
Au courant de février (j’ai commencé le 5), j’ai noté 14 journées négatives pour 11 journées positives. Il est vrai que mon début du mois de l’amour m’a été particulièrement difficile, avec un déménagement, des problèmes assez intenses, une adaptation ardue, sans compter l’apparition d’un virus quelques semaines plus tard. Encore là, le contenu de mes journées et de ce qui s’est passé a fortement influencé mes émotions au point d’en prendre le dessus. J’avais l’impression de manquer de contrôle sur ce que je vivais !
Quand on parle de sentiments et d’émotions, il y a toujours quelqu’un pour te dire de penser positif, de changer ton «mindset», de faire quelque chose que tu aimes pour changer le cours de ta journée et ce que tu ressens. Cependant, une chose que j’ai réalisée, c'est que ce n’est pas toujours possible. Il arrive quelquefois que les émotions soient si puissantes qu’elles restent et viennent nous hanter au moment de dormir. C’est là que j’y notais mes impressions. Ainsi, une journée qui commençait avec de l’anxiété, mais que j’avais réussi à passer une belle journée dans la bonne humeur… est restée une journée négative liée à l’anxiété, car c’est la seule chose qui me revenait en tête.
Dans ces cas-là, je me suis dit que c’était normal, qu’il fallait vivre ses émotions, accepter qu’il y a de mauvaises journées et espérer que la suivante soit meilleure. L’important, c’est de s’écouter et de repérer les signaux d’alarmes, mais surtout, de laisser les choses aller. Si tu te réveilles anxieux ou triste, tu as le droit de les vivre même si ce n’est pas agréable. Parfois, il faut juste laisser la tempête passer.
Jessica
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