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Regarder la peur dans les yeux

La peur et moi avons toujours été proches. De mes premiers mois de vie, semble t'il, à me battre pour ma part d'oxygène dans ce bas monde, jusqu'à aujourd'hui, avec tout ce que j'en comprends, la peur m'a suivi et c'est sous ses yeux que je suis devenue...ce que je suis.


La peur que j'ai connu tout au long de ma vie a eu plusieurs visages. Mais toujours les mêmes sensations de vertiges et d'angoisses qui me rongent de l'intérieur et qui me figent de l'extérieur jusqu'à parfois me paralyser, littéralement (la nuit, surtout, avec mes cauchemars assidus). 


Aujourd'hui, j'ai compris qu'ils -les mille et un visages de la peur- n'étaient rien, parce que j'ai vu la peur dans le blanc des yeux. Elle était plus terrorisante que jamais... C'était moi. Mes mains en tremblent encore. Ce regard noir de haine ne m'appartenait pas. C'était mon enveloppe corporelle, mais cet esprit sombre n'était pas le mien. Quelqu'un m'a empoisonné la tête avec des pensées que je n'ose écrire...


Mais cette personne, c'est moi. Et c'est ce qui me fait peur. J'ai peur de ne plus bien voir mes limites le jour où ce regard noir de cendres m'obstruera la vue. Peur de ce que je pourrais faire et ne pas faire... Peur de transférer le contenu de ma tête dans la réalité, pour la transformer en un monde qui s'écroule sans possibilité de retour. Un monde sombre où la lumière n'existe plus.



Cette fois-ci, l'orage a passé, mais quand reviendra t-elle? J'ai toujours peur de la croiser au détour. Ma santé mentale est fragile et je ne sais jamais quand elle va craquer. Il suffit d'une petite fissure, puis tout implose à l'intérieur de moi. Et les lois de la physique ne mentent pas, tout ce qui implose déborde... J'ai toujours peur des débordements, d'une fois à l'autre. Puis quand ça déborde, je me sens si seule à naviguer en eaux troubles, perdue, dans un noir d'Ivoire silencieux où j'espère qu'une fissure laisse entrer la lumière un peu, avant que le pire n'arrive.


Puis la lumière est là parfois, qui m'éclaire d'un bleu foncé perçant, aussi grand et solide qu'un phare et je sais que je dois me fermer les yeux et laisser passer la tempête, une minute à la fois, un jour à la fois, une tempête à la fois.


-Anonyme.

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