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La santé mentale, parlez-en !

Les gens sont drôles quand il s’agit de santé mentale. D’ailleurs, distinguer santé mentale et santé physique, c’est un peu comme proclamer deux opposés distincts, comme blanc ou noir, bien ou mal. Pourtant, la santé se divise rarement aussi nettement. Une santé, c’est global, indivisible. Ce n’est pas comme si elle se quantifiait facilement... Personne ne dit : « j’ai une santé, deux santés, trois santés ». Ou il faudrait que ma deuxième santé aille mieux. Non. Je suis en santé ou je ne le suis pas. Fin de l’histoire.


Les gens sont drôles. Combien de fois m’a-t-on dit : « Toi, malade ? Mais ça ne parait pas ! » Est-ce moi ou il n’y a que dans le domaine de la santé mentale que l’on s’attend inéluctablement à ce que la maladie paraisse. La personne devrait avoir des bizarreries, rester couchée, parler seule, se bercer sur elle-même, baver un peu ? Un diabétique, est-ce que ça parait ? Ou quelqu’un qui a une vaginite ? En santé physique, on ne s’attend pas nécessairement à ce que la maladie soit tatouée dans le front de la personne. Mais celle souffrant de maladie mentale, elle, il faudrait que ça paraisse.


Les gens sont drôles parce qu’ils oublient qu’eux-mêmes ont une santé mentale variable et que même lorsque ça ne tombe pas dans la pathologie, chaque personne passe par des crises de vie qui ébranlent la santé mentale. La santé mentale, c’est comme la santé physique, ça fluctue. Une grippe et tu n’es plus en santé, mais pas sur le bord de la mort non plus. Un stress et tu n’es plus en équilibre, mais pas suicidaire pour autant.


Les gens sont drôles parce qu’à chaque fois qu’on me dit : « Toi, ça ne parait pas », j’ai envie de leur rappeler, qu’eux non plus ça ne paraît pas… l'état de leur santé.


Les gens sont drôles quand ils parlent avec une rescapée de problème de santé mentale, parce qu’ils voudraient tellement que la maladie n’ait jamais existé. Ils te demandent : « mais là, t’es guéri.e » et n’attendent pas d’autres réponses qu’un «oui» catégorique. Ils cherchent ensuite à changer de sujet. Ça leur évite peut-être de se rappeler qu’ils ne sont pas à l’abri. Que les statistiques ne sont pas reluisantes avec un 20 % de la population qui est ou sera atteinte d’une problématique de santé mentale. Moi, au fond, je leur souhaite. Je leur souhaite de vivre un déséquilibre qui fera en sorte de mieux comprendre l’autre, de normaliser les problématiques de santé mentale, mais surtout de mieux se comprendre et de mieux s‘apprivoiser.

Chloé C.

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