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Guérir ou non ?

Avant je rêvais de guérir. Après avoir fait la guerre à mon corps, après avoir lutté contre mon esprit, après avoir déchainé des réactions intenses autour de moi, je voulais que tout revienne comme à mon état antérieur. Au début, avant que cela ne commence.



J’oubliais que cet « état antérieur » m’avait fait basculer dans mes troubles : humeurs et alimentaires. Je fermais les yeux sur un constat important : les maladies mentales, ça n’arrive pas pour rien. Ça prend racine dans ce que l’on vit, dans ce que l’on perçoit, dans ce que l’on ressent. Ça pousse vitesse grand V dans les circonstances intenables qui nous entourent. Et donc on tombe malade, pour se défaire d’un état qui, hors de ce qu’on pouvait juger normal, était devenu trop souffrant pour nous permettre d’évoluer.


Dans la vie, je souffre depuis 4 ans d'une maladie grave. Idiopathique: sans cause connue. Je veux en guérir, revenir en arrière et retrouver ma santé initiale. Mon énergie. Ma vie.


Pour ma santé mentale, je veux simplement une rémission. C’est-à-dire arriver à ne plus avoir de symptômes incommodant mon quotidien. Et me sentir fonctionnelle, adéquate dans ce que j’entreprends. La rémission est un long chemin. Soigner les plaies du passé constitue un apprentissage de tous instants. J’ai encore mal à mon passé, je rush encore avec mon corps, mes humeurs restent parfois instables, mais j’ai appris à respirer, à contempler le paysage et à m’atteler à une tâche : celle de prendre soin de moi. De ne plus m’attaquer pour m’autodétruire. Je n’ai plus de temps pour cela.


Guérir ? Nan… je veux me souvenir de mon parcours. Je veux qu’il me serve pour que je ne tombe plus aux mêmes places. C’est cliché, mais je suis celle que je suis à cause de ce qui m’est arrivé. J’ai développé une belle empathie à force de côtoyer à l’hôpital des dizaines et des dizaines de personnes souffrantes. J’ai sondé mon âme en thérapie. Comme on fait le ménage de sa maison, moi je rendais plus propre mon esprit. J’ai développé une belle capacité d’écoute, d’adaptation, de résilience à force d’être confronté à la maladie, la mienne et celle des autres.


Je ne veux pas guérir, je veux me souvenir de tout. Les plaies resteront des cicatrices pour me montrer d’où je viens et pour m’empêcher de replonger. Je veux me rétablir, sans jamais oublier d’où je viens.



Chloé C.

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Et si devenir une meilleure version de soi est un trop gros défi, on commence par où? Oui je veux me souvenir de tout, mais la fille d’aujourd’hui est à des lunes de celle qu’elle était. Parfois, je m’ennuie de la petite moi. Parfois, je sais même plus qui je suis en fait. Honnêtement, je me sens un peu perdue dans tout ça et ignore par quoi commencer pour aller mieux. :(

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