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Avoir une vie ordinaire

J’ai toujours eu peur d’avoir ça, une vie ordinaire.

Par vie ordinaire, j’ai le scénario en tête d’un boulot dans un bureau de 9 à 5 du lundi au vendredi relié à un bungalow en banlieue avec une piscine dans la cour. Faire du camping avec le chien et courir pour les pratiques de baseball l’été et celles de hockey et de patinage artistique l’hiver de Jérémie et Annabelle*.

Bien évidemment, c’est gros comme scénario, cependant, j’ai été élevé par des parents de la génération baby-boomers et c’est ce que j’ai connu, rapport ou non avec leur âge. De plus, par ma condition (trouble de la personnalité limite) je vois toujours les choses sans demi mesure, je sais bien!

Je sentais une forme de routine dans ce mode de vie et la routine, le train-train quotidien, je n’ai jamais aimé ça. Ça peut être sécurisant pour plusieurs, or moi, ça m’effraie. Vivant avec un TPL, donc vivant dans les extrêmes, en grandissant, j'avais l'impression qu'il n'y avait pas d'autres modèles que celui-là ou bien être un éternel ado nomade vivant au jour le jour à la carpe diem.


Je respecte et je peux comprendre les gens qui vivent ainsi, c’est tout à fait noble à mon sens. Je ne suis pas dans le jugement, croyez-moi, je fais juste la réflexion que je ne le sens pas pour moi.



La dualité

Bon, vient un moment où l’on devient adulte et que l’on change. Tu vois que tous tes amis ont leur samedi et dimanche de congé et tu as envie d’avoir les tiens aussi pour chiller avec eux. C’est bien l’fun avoir mardi de congé, les centres d’achats sont vides, tu peux aller déjeuner au resto pénard, mais outre tes grands-parents à la retraite, tu te retrouves pas mal seul à faire ses activités.


Je me suis retrouvé à avoir un job d’adulte pour la première fois après mes études. Oui oui, la société a eu raison de moi, je travaille dans un bureau. Cependant, je travaille dans un milieu que j’aime, qui me stimule et ce n’est pas comme je me l’imaginais. Je trouve le moyen d'être dans mes zones grises et profiter de ma vie marginale tout en faisant du 9 à 5. Comme quoi, un n'empêche pas l'autre tel que je le concevais.


Certes, je sors très souvent la semaine et rentre souvent croche au bureau le lendemain. Les gars du bureau trouvent ça drôle genre, ça fait mon charme on dirait. Je reste productif sommes toutes. C’est un peu ma façon de faire une transition dans ma vie, de dire que je suis un adulte, mais quand même, je refuse que la vie aille raison de moi. Je contrôle ma destinée, je reste capitaine de mon embarcation. Je n'embarque pas dans le moule de mon scénario d'introduction.


Les comparaisons

Pour le reste, je ne sais pas, mais je sais que j’aime ma vie de bohème. Je ne sais pas si je vais un jour me retrouver avec famille et enfant, stable, ou encore continuer dans mon mode de vie du présent. Je vois autour et ce sont comme des objectifs radicaux pour les autres. C'est ironique, car pour moi qui vit dans la polarité des choses (dû au TPL), ce ne l'est pas. Je perçois que les gens se comparent et se disent qu’ils devraient avoir ça aussi, genre hypothèque et famille. On dirait qu’il y a panique si ces « objectifs » ne sont pas atteints. Le temps presse!


Je prends la vie comme elle vient et je vis ma vie pour moi, non pour les autres ni leurs regards. Pour l’instant, ça va, or on verra au moment de traverser les tempêtes. Je fais confiance.



Victor.

*Enfants fictifs

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