TPL : idées préconçues et langage émotionnel différent
Je discutais ce matin avec une amie comme moi. Une amie avec un grand coeur, une tête sur les épaules et pleine d’ambition, mais TPL comme moi. Et ce qui est trippant de cette amitié là, c’est qu’on a le même langage émotionnel! On se comprend sur un quart de tour, pis on ne se juge jamais.
Mais on est aussi victime des mêmes préjugés, des mêmes incompréhensions de la part des autres. Ce qui me désole, c’est lorsque nos crises de colère (ou nos déconnexions d’avec la réalité) sont interprétées comme des attaques.
C’est une description totalement erronée, mais malheureusement propagée par la littérature, les films, etc. Nous sommes régulièrement accusées d’être des personnes manipulatrices (pas juste mon amie et moi là, tous les TPL). Même dans le monde des professionnels, il n'est pas rare d'entendre un psy, en rencontre avec nos partenaires, leur dire qu'on tente de les manipuler pour obtenir ce que l'on désire.
Et cette idée de nous a de lourdes conséquences sur la façon dont les gens réagissent (ou ne réagissent pas) avec nous. Et ça renforce alors notre impression d’invalidation et de rejet. Comme si, parce que nous avons un diagnostic qui exprime une difficulté à gérer les émotions, tout ce que nous ressentons est faux, et nous sert à des fins de manipulations envers notre interlocuteur.
C’est totalement absurde, cette image de nous. Tout d’abord, si vous pouviez ressentir tout l’épuisement physique et psychologique qui suit une crise, vous comprendriez assez rapidement que nous non plus, on en veut pas de ces crises-là. Et puis, quand on pense aux moyens désespérés, bruyants et zéro subtils qu’on utilise pour se faire comprendre, il est évident qu’on est les pires manipulateurs ever.
Si notre discours est décousu, c’est que vous êtes une personne importante à nos yeux. Je m’explique: plus nous sommes face à une personne qui compte pour nous, plus notre stress augmente, diminuant radicalement notre capacité de mentalisation. Ainsi, il nous reste malheureusement que les cris et les menaces pour exprimer nos frustrations, tel un enfant.
Mais en aucun cas, il s’agit de manipulation. Ces crises ne sont pas un choix. Elles sont un travail de longue haleine, ardu et rempli d’obstacles. Mais il est tout de même réaliste de croire que nous arriverons à le surmonter. Pour autant que vous n’ayez plus peur de nous et que vous nous encouragez à continuer notre travail sur nous-même.
Laurie
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