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Laurie

Recevoir un diagnostic, c'est découvrir de nouveaux défis

Vous savez ce que je trouve vraiment difficile dans ma maladie, mais qui peut sembler vraiment anodin? C'est que je ne suis jamais certaine de mes réactions, je ne sais plus ce que je pense pour vrai.


Je m’explique. T’sais, avant le diagnostic, je ne me posais pas de question sur ce que je ressentais. Si une situation me mettait en colère, je me fâchais. Et si on osait me dire que j’exagérais, je me disais aussitôt que c’était l’autre qui ne comprenait pas l’ampleur de la dite situation. Et lorsque j’appelais une amie pour lui raconter ce qui venait de se passer, je ne remettais pas en doute ma version des choses, quitte à ce que l’autre personne impliquée passe pour une moins que rien.En gros, j'assumais chacune des émotions vécues, sans aucune remise en question.


Mais depuis le diagnostic, ce n’est plus pareil. Tout d’abord, se faire dire qu’on est TPL, c’est comme se faire dire qu’on a été « responsable » d’à peu près toutes les chicanes qu’on a eu dans notre vie. C’est rough. Et puis ça change la donne pour celles à venir. Je me mets constamment en doute, et je ne sais plus ce qui est approprié. Par exemple, lorsque quelque chose me fâche, je me demande toujours si j’aurais senti la même émotion sans trouble mentale? Ou peut-être pas avec la même intensité? Finalement, est-ce possible qu’une personne normale n’aurait pas été affectée du tout par la situation? Et si je finis par conclure que, oui, je suis bel et bien fâchée, TPL ou pas... je suis fâchée comment? Un peu, moyen, beaucoup?


Par exemple, dans mon couple, je me demande souvent si c’est un cas de boudage de cinq minutes ou de trois jours? Et je peux difficilement demander aux autres, parce qu'avec ou sans maladie, notre degré de tolérance n’est pas le même d’une personne à l’autre.


En gros, je suis beaucoup plus consciente de mes émotions, certes, mais je n’ai jamais vécu autant de stress et d’anxiété de ma vie. Travailler sur soi, vouloir s’améliorer et traverser la maladie pour en « guérir » du mieux possible, c’est un travail colossal. Je ne cherche pas la pitié ou quoi que ce soit, mais quand une personne qui vit des situations semblables vous dit qu’elle est brûlée à ne rien faire, laissez-la se reposer! Elle le mérite!


Laurie

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