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Le choc vagal : un important messager


Les signes physiques sont là pour nous alerter. L’anxiété, la dépression, la fatigue se ressentent dans la tête et dans le corps.


Pour moi, la plus violente incarnation de l’anxiété, de la fatigue ou d’un déséquilibre quelconque, c’est le choc vagal. L’étrange nerf vagal est vraiment super long, alors que m’écrouler à terre peut être super court!


Quand j’ai trop de préoccupations, que je confronte trop de peurs dans une journée, ça peut se déclencher. Si je sors de chez moi quand ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait, ou que je vais dans un lieu public, ou que je rencontre des nouvelles personnes, ou que je dois performer d’une quelconque façon, attention!


Oh merde! J’ai chaud, j’ai mal au cœur et il faudrait que je m’assoie, vite, vite! Mais c’est gênant pour la personne qui chute et alarmant pour les badauds. Alors des fois, je repousse le moment, j’essaie de respirer, d’observer l’environnement et de remarquer les couleurs. Des fois, ça marche et d’autres fois…


Dernièrement, je me suis retrouvée à terre, avec des têtes au-dessus de moi, soucieuses. Je ne comprenais pas ce qui s’était passé. J’étais bien, j’avais l’impression d’avoir dormi. Mais j’étais dans un magasin, pas dans mon lit! Je me suis évanouie après la chute de pression, on appelle ça une syncope vagale.


« Avez-vous bien mangé et bu? » « Quel jour sommes-nous? » On m’a testée. J’avais les bonnes réponses, fiou! On a regardé mes pupilles, j’ai bougé mes chevilles, etc. Après, un paramédic est arrivé, il a pris ma pression; son acolyte, ma glycémie. Tout était beau. Même pas une poque sur le coco. Voyez-vous l’ironie? Se sentir si mal et se faire dire que tout est correct.


On s’inquiétait de mon cou, c’est pourquoi j’ai dû patienter à terre pour attendre ces messieurs. Je me suis forcée pour ne pas penser à tous ces gens qui me voyaient dans cette drôle de posture. J’étais sur mon buzz d’évanouissement de toute façon et les femmes restées à mes côtés étaient des perles. Je n’avais pas à me sentir humiliée, ce n’était pas ma faute, la preuve : tous les tests physiques étaient beaux! Mais alors…


Je suis allée aux urgences pour être sûre. Douze heures d’attente pour me faire voir en cinq minutes. Je ne chiale pas. C’est gratuit et ces gens travaillent très fort, la nuit en plus. J’en ai fait des chocs vagaux quand je travaillais de nuit dans le passé…


Le médecin m’a rassurée : quand on a des signes que ça va arriver (chaleur, nausée, etc.), il y a de bonnes chances que ce ne soit pas dangereux. Encore plus si on en avait déjà fait dans le passé (oui, coupable). Mon électrocardiogramme était beau lui aussi. À croire que je faisais ça pour le fun, tomber dans les pommes… Je déteste avoir l’attention sur moi, en plus…


J’ai honte parce que l’anxiété ou l’épuisement des autres ne les amène pas à ce niveau. Ils restent bien droits sur leurs jambes quoi qu’il arrive. Et pourtant, je pense faire chaque jour mon

« possible humain » comme disait un infirmier spécialisé en anxiété. (oui, oui, ce n’est pas un problème récent, mais quelque chose à apprivoiser dans ma vie)


Mes peurs ne sont pas les peurs des autres. Elles sont valides même si elles semblent ridicules pour autrui. C’est ce que j’essaie de rentrer dans ma tête. Il est bon de les confronter, oui; mais peut-être pas toutes en même temps, chacun son rythme.


Voilà, mon symptôme ne figure pas dans le DSM sous mes diagnostics. Je m’écrase comme les femmes en corset trop serré au Moyen-Âge, sauf que mon corset est fait de pensées anxiogènes, d’idées que je n’en fais pas assez, de croyances que je peux encore en prendre (alors que clairement pas!).


Mon mental est si fort qu’il peut ordonner à mon corps d’arrêter tout, sur-le-champ. Et mon corps de renchérir: si elle pense qu’elle peut vivre dans sa tête, je vais lui rappeler qu’elle est un tout!


La plupart du temps, je réussis à m’asseoir avant l’éclipse (qu’il fasse tout noir). Je ne niaise pas avec ce qu’il dit, mon corps. C’est le messager de ma tête, et il n’entend pas à rire.


Merci au Ardene de la Place Versailles, je ne pouvais mieux tomber (lol…). Qui magasine là? Des préposées, des infirmières, des étudiantes en soins, etc. Désolée pour le mauvais spectacle, mais merci de votre bienveillance.



Anonyme

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